Chapitre 8
Maxime, aujourd'hui avait fait une très bonne pêche, sa bourriche s'était très vite remplie et son plaisir avait été à son comble. Il se demandait s’il resterait à flâner près de l'étang ou s’il retournerait près d'Eléonore pour lui montrer de suite le fruit de sa pêche miraculeuse.
L’air pur et l’odeur du sous-bois enchantait son odorat, le reflet des fleurs sur l’étang était un spectacle sans égale pour ses yeux, et le chant des oiseaux se faisant la cour, était comme une douce mélopée à ses oreilles. Tous ses sens étaient en extase, le plaisir était total.
Une petite voie intérieure lui disait de rentrer et pour une fois il décida de la suivre. Souvent le résultat était une réprimande pour être rentré trop tard pour le déjeuner. Mais la il sentait que ce ne serait pas le cas, il était tout juste 10h30. Retournant chez lui sans trop se hâter afin de profiter pleinement de sa ballade, Maxime se rapprochait doucement de la maison cueillant quelques fleurs à l'intention de sa douce, il se sentait rajeunir à l'idée de lui offrir ce petit bouquet romantique comme il le faisait si souvent lors de leurs premières années de mariage.
Hé oui! Déjà 40 ans, se disait il et cela lui paraissait encore hier, les moments ou il allait la chercher à bicyclette chez ses parents un bouquet de fleur sauvage cueilli sur le chemin, posé sur le porte baguage. Elle était loin cette époque révolue mais inoubliable. Pourtant il comptait bien aujourd'hui la remettre au goût du jour. Il cueilli tellement de fleurs sauvages sur le chemin qu’il fini par crouler sous leur nombre.
Ces souvenirs lui faisait du bien, tellement de bien, qu'il se retrouvait déjà devant sa porte, sans même avoir vu passer, le temps du trajet. Il poussa doucement la porte et se glissa sans bruit à l'intérieur pour faire une surprise. Il avança à pas feutré, tel l’aurait fait un félin chassant sa proie. Il avait un regain de jeunesse, rien qu’en pensant à la réaction de sa douce.
Mais, c'est en entrant dans la salle à manger, que la surprise, fut sienne. Il vit Eléonore étendue sur le sol, inanimée. Il se pencha sur elle afin de comprendre ce qu’il se passait, mais ne percevant pas son souffle, alors que son visage était près du sien. Il décida, sans perdre son sang froid, de lui faire du bouche à bouche. Malheureusement sans succès. Il se résolu à laisser seule, sa belle, le temps d’appeler les secours, puis de recommencer la manœuvre en attendant que l’on vienne à son aide.
L'ambulance ne mis que peu de temps avant d'atteindre la maison. Maxime fut autorisé à accompagner sa femme dans l’ambulance. Il lui tint la main, le temps du trajet menant à l'hôpital. Et une fois arrivé, il du se résigner à la lâcher. Eléonore fut mise en réanimation et intubé, quelques minutes plus tard un petit garçon fut installé près d'elle. Il se trouvait dans la même situation. Inconscient, allongé dans les draps blancs, des tubes lui sortant du nez. Une vision d’horreur qui semblait choqué sa mère, comme lui l’était en voyant sa femme.
Maxime fut tiré de sa torpeur par des médecins, qui afin de pouvoir traité au mieux leur patiente, étaient désireux d'avoir plus amples informations sur ce qui s'était passé. Ces derniers le malmenèrent en le harcelant de questions des plus glauques. Il semblait être peu soucieux de l’état psychologique, des proches des victimes. Si bien qu’une fois l’interrogatoire fini, Maxime, fut laissé, seul, perdu, sans informations, au milieu du couloir.
Il fini par trouver la salle d’attente. Il y resta sagement, attendant des nouvelles de sa femme. Après quelques minutes, il vit sortir d'un bureau un homme vêtu de haillons. Ce dernier semblait agité, il cherchait de l'eau gazeuse afin de prendre son remède. Mais l’homme semblait ennuyé car tout était payant. Maxime lui tendit alors une pièce, et ne se faisant pas prier l'homme la saisie, acheta la canette de soda, la moins cher qu’il trouva, et fini par enfoncer la monnaie dans sa poche. Il remercia Maxime d’un geste de la main tout en prenant son médicament. Après quelques minutes il entra à nouveau dans un bureau laissant Maxime seul dans la salle. Au même moment une femme passa à toute vitesse, en direction de l’entrée, l’air paniqué.
Maxime resta encore un long moment à observer, le mobilier succinct mis à disposition des gens qui attendaient. De simples chaises en bois sans aucun rembourrage, semblaient la seul chose qu’on accordait aux personnes qui restaient pendant des heures, à attendre, souvent dans l’angoisse, leurs proches. Quelle étrange manière de soutenir les familles. Heureusement d’après ce qu’il savait. Le personnel de l’établissement était très compétent. Et finalement, n’était-ce pas cela le plus important, pour qu’Eléonore s’en sorte?