07 Le directeur

Chapitre 7


Dans une pièce, au mur couvert de bibliothèque, contenant des ouvrages multiples et variés. Un homme, d’une trentaine d’année entra, précipitamment.
-«Monsieur !», dit-il d’une voix stressée. S’adressant à l’homme, qui siégeait dans un fauteuil, derrière ce qui semblait être le bureau à la fois le plus rempli et le mieux rangé, qu’on pourrait imaginer.
-"Qui y a t il Elliot?", demanda l’homme avec calme.
-"Le conseil doit voter le budget dans douze jours, et, il me semble impossible, d’atteindre les objectifs, que nous nous sommes fixés, avec si peu de résultats. L'avancée rapide de nos recherches, reste un bon point. Mais un élément décisif est indispensable pour reconduire le budget, pour les deux prochaines années."
Les traits doux du quinquagénaire se durcirent à ces mots, et son esprit semblait déjà en pleine effervescence, élaborant une nouvelle stratégie afin de solutionner ce problème plus qu’ennuyeux. Il tapotait, avec ses doigts, tel un pianiste, sur l’accoudoir en bois de son fauteuil, silencieux, face à son jeune interlocuteur. Soudain, il se leva de sa chaise, déployant son immense silhouette. Sa stature imposait le respect et la crainte, sans pour autant être effrayante.
D’une voix toujours aussi calme, mais ferme, il dit, d’une manière qui ne souffrait aucune objection.
-«Mettez tout en œuvre! Pour que nous ayons soit des résultats probants, soit un sujet digne d'intérêt. Le renouvellement de nos subventions est capital. Remuez ciel et terre s'il le faut, faites les sacrifices nécessaires, on ne peut pas s'arrêter en si bon chemin. Vous savez à quel point ce projet est important. Ils ne doivent pas nous couper les vivres. Sans oublier ceux qui comptent sur nos recherches. Travaillez, jours et nuits, s'il vous le devez. Aucune opportunité ne doit nous échapper. Poussez tous nos collaborateurs dans leurs derniers retranchements. On ne va pas sacrifier plus d'un siècle de recherche, pour une vulgaire question d'argent. Nous y sommes presque selon les derniers rapports encore deux ou trois mois et nous franchirons une étape primordiale."
-"Douze jours, c’est court Monsieur, qui aurait le budget si nous ne trouvions pas?", interrogea le jeune homme inquiet.
Ignorant la question l’homme enchaina.
-" Je pense que si nous pouvions trouver, "le" sujet qui leur ferait changer leur position, le budget serait même accordé pour une plus longue période..» L’homme fit une pause puis enchaina "Je crains qu’il ne lance un autre projet à la place."
-«Je comprends monsieur, je fais tous mon possible, mais il est difficile de faire des recherches, tout en conservant la plus grande discrétion. Les témoins, comme les sujets sont extrêmement rares, et peu ont la possibilité de se faire connaître. La plupart de ceux qui survivent sont terrifié à l’idée de ce qui pourrait leur arriver. Et je les comprends. Ce ne doit pas être facile de vivre ça."
-"Je sais bien! Et même si cela est très délicat; il ne faut pas pour autant se laisser attendrir, le résultat est toujours inéluctable. Et nous sommes leur seul chance de ne pas trop souffrir."
-"Des analyses sont en cours dans différent centres, mais les résultats ne sont pas encore arrivés.»
-«Bien! Cherchez de manière détournée, s’il le faut. Il est clair que le sujet n'est pas toujours visible directement, dès fois il faut chercher avec des paramètres inhabituels. C'est souvent en trouvant des crottes de souris qu'on découvre leur présence; pas forcément en les voyant courir sous nos yeux. C'est de cette manière que nous trouverons. Allez aussi dans ce sens même si cela est plus aléatoire et plus long. Mais nous ne devons aucunement négliger une piste quel qu’elle soit. Je ne vous rappelle pas les enjeux ... Ils sont extraordinaires, ne laissez absolument rien au hasard.»
-"Bien monsieur!" J'y veillerais personnellement. L’homme tourna les talons, sorti du bureau et s'éloigna d'un pas rapide, puis disparu au détour d'un long couloir.
-«J'espère que nous y parviendrons» murmura l'homme en se rasseyant dans son fauteuil.